3 bonnes raisons (prouvées scientifiquement) de réapprendre à se concentrer
Par Agathe Cagé (@AgatheCage) – COMPASS LABEL
Vous avez en permanence vos boîtes mail ouvertes ? L’œil rivé sur Twitter, Facebook, Instagram, Telegram, WhatsApp et les dernières notifications de trois titres de médias ? L’index prêt à relancer une mise à jour de n’importe quel flux d’actualités ? Vous vous savez incapable de suivre une réunion sans garder un œil sur un écran ou de passer un appel sans tapoter conjointement ? Bref, vous vous sentez comme machinalement conduit à porter votre attention sur de multiples choses à la fois ?
C’est mauvais pour votre santé. C’est préjudiciable à votre productivité. Et cela ne vous rendra pas plus créatif. Dédiez trois minutes à focaliser toute votre attention sur cet article. Vous en sortirez convaincu de la nécessité de réapprendre à vous concentrer.
Tout d’abord, en retrouvant une capacité de concentration, vous diminuerez votre niveau de stress. Une étude publiée par l’American Psychological Association en 2017 et récemment citée par Anna Goldfarb dans une chronique pour le New York Times, montre que la connexion permanente aux outils numériques, pour être instantanément joignable ou informé de l’actualité des réseaux, est associée à de hauts niveaux de stress. Vous pensez être stressé par le flux tendu des sollicitations qui s’abattent sur vous ? Vous l’êtes d’abord par votre incapacité à vous préserver des moments à distance de ce flux. Apprenez à vous déconnecter pendant quinze, trente ou soixante minutes, à couper les notifications, à attendre quelques heures avant de remonter un fil, bref apprenez à vous concentrer à nouveau sur une tâche, et vous sentirez rapidement la pression commencer à retomber.
Deuxièmement, vos performances sont diminuées lorsque vous vous consacrez à plus d’une tâche en même temps. La raison en est simple : lorsque vous abandonnez une tâche pour une autre (même si elle est aussi rapide que lire une notification), vous devez ensuite vous re-concentrer sur la tâche laissée en jachère. Vous perdez à chaque fois ce que le professeur Sophie Leroy a appelé des « résidus de concentration » (attention residue). L’accumulation de ces micro-pertes a des conséquences majeures : des études ont estimé que sauter en permanence d’une tâche à une autre pouvait vous coûter jusqu’à 40% de productivité. Regagnez 40% de productivité, c’est comme faire une semaine de travail de cinq jours en seulement trois ! L’important ne sera dès lors plus tant pour vous, comme le souligne le psychologue Adam Grant, de savoir gérer votre temps, mais d’être à même de gérer votre capacité de concentration.
Enfin et à l’encontre de bien des a priori sur le sujet, plus vous serez capable de vous concentrer, plus vous serez créatif. Vous rêvez d’être enfin inventif, de ne plus apparaître comme celui à qui les idées font toujours défaut lors des redoutés moments de réflexion collective et autre séminaire de motivation par l’innovation ? Ce n’est pas en scrollant frénétiquement tout ce qui vous passe sous la main que vous y parviendrez. Anna Goldfarb note en effet, dans la même chronique au NYT, que ce n’est pas le cerveau s’éparpillant mais le cerveau au repos qui est un terreau fertile à la créativité. D’autant que vous avez peu de chance d’avoir une idée disruptive en vous replongeant dans des échanges qui ne vous passionnent pas après avoir regardé une vidéo virale qui rendra d’autant plus fade à vos yeux le sujet de conversation auquel vous avez échappé pendant quelques instants. Ce phénomène est directement lié aux effets de contraste étudiés par la psychologie sociale.
Vous avez réussi à ne pas zapper pendant les trois dernières minutes ? Réessayer l’exercice aujourd’hui, pendant au moins dix minutes. Et si vous avez envie d’aller plus loin, contactez Compass Label.